Poésies
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It could be more blesséd to give than to receive but giving presupposes having, and some people have nothing. They are the ones who compete with rats at the dumpster behind the pizza place, and are seen at charity bins exchanging their rags. Maybe we need to interpret “blessings” more charitably. The aroma from a bakery can’t keep away hunger, and a distant glow of a fireplace can’t keep away the cold. Anyone can be at least a little greedy. How about letting anyone who smells like salt and urine or anyone who has no sink to brush their teeth the right to have their complaints fairly addressed? How about we establish a minimum level of care? How about we stop making poverty a crime?
Noirs dans la neige et dans la brume, Au grand soupirail qui s’allume, Leurs culs en rond, À genoux, cinq petits,—misère!— Regardent le boulanger faire Le lourd pain blond . . . Ils voient le fort bras blanc qui tourne La pâte grise, et qui l’enfourne Dans un trou clair. Ils écoutent le bon pain cuire Le boulanger au gras sourire Chante un vieil air. Ils sont blottis, pas un ne bouge, Au souffle du soupirail rouge, Chaud comme un sein. Et quand, pendant que minuit sonne, Façonné, pétillant et jaune, On sort le pain; Quand, sous les poutres enfumées, Chantent les croĆ»tes parfumées, Et les grillons; Que ce trou chaud souffle la vie; Ils ont leur âme si ravie Sous leurs haillons, Ils se ressentent si bien vivre, Les pauvres petits pleins de givre! —Qu’ils sont là, tous, Collant leurs petits museaux roses Au grillage, chantant des choses, Entre les trous, Mais bien bas,—comme une prière... Repliés vers cette lumière Du ciel rouvert, —Si fort, qu’ils crèvent leur culotte, —Et que leur lange blanc tremblotte Au vent d’hiver . . .